De nombreux historiens et spécialistes se sont montrés surpris en découvrant le sujet de notre recherche , surpris d’apprendre que des Juifs étrangers , parisiens d'adoption , avaient été amenés dans les Ardennes pour y travailler la terre avant d’être déportés dans les camps d’extermination.
Or , nos visites dans les villages nous ont amenés à constater que les témoins ardennais survivants en ont gardé des souvenirs nostalgiques émus et très précis.
Il nous est arrivé , par contre , de nous heurter à la méfiance des services des archives municipales. Pourquoi ?
Peut-être parce que les mots «occupation » , « juif » , «déportation » font peur , font craindre la découverte de responsabilités diverses . Or , ni les municipalités , ni les villageois n’ont été responsables de ces évènements. Au contraire , les rares Ardennais présents à cette époque se sont courageusement manifestés en aidant ou en sauvant les travailleurs Juifs , avec lesquels ils avaient souvent sympathisé.
Aujourd'hui en 2005, les témoins s'expriment plus volontiers , pour deux raisons :
-la médiatisation de la commémoration de la libération des camps encourage la prise de parole.
-certains témoins déclarent vouloir parler avant de mourir.
Pourtant , aujourd'hui , quelques-uns pensent encore qu'il pourrait être inopportun , car dangereux pour eux, d'avouer qu'ils ont sauvé des Juifs .
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